Alexandre Giroux


Photo : Olivier Strauss


Au centre de la pratique d’Alexandre Giroux se trouve la question du savoir et des savoirs-faire, de la figure de l’artiste qu’il envisage sans cesse en confrontation avec celle de l’artisan, qui s’est fait dépassée par notre société industrielle. Ainsi, interrogeant l’ère de la reproductibilité industrielle, immédiate et infinie, il recopie à main levée une édition du journal Le Monde.

Pour l’exposition à Malakoff, poursuivant ce questionnement, Giroux investit un atelier de reprographie avec une œuvre in situ. Sa Vision de Suarez Miranda reprend l'image d'une photographie aérienne (IGN ou Google Earth) du lieu d’exposition, transposée à échelle 1:1 à l’aide de carrés de moquette de 50x50cm (=1 pixel). Le spectateur évolue à la fois dans le lieu et sur l’image du lieu où il se trouve, sans distinction. Image numérique du monde poussée dans ses retranchements, c’est-à-dire sa confrontation directe au réel, Vision de Suarez Miranda devient abstraite par excès de réalisme. La référence à Suarez Miranda renvoie à un texte de Jorge L. Borges qui évoque dans un conte philosophique, une carte démesurée et absurde à l'échelle 1:1.

Vision de Suarez Miranda, 2005, carrés de moquette de couleurs variables, superficie variable
chez Blu' Bahia