Stéphane Vigny

Photo : Olivier Strauss



Stéphane Vigny est un artiste dont les préoccupations artistiques tournent principalement autour de l’objet. Ses œuvres réinventent souvent des formes sculpturales autonomes à partir d’éléments issus de la culture populaire. Il a récemment exposé au Palais de Tokyo dans «Spy Numbers», au Musée Inimá de Paola au Brésil dans «Savoir-Forme» et actuellement à la galerie Claudine Papillon à Paris avec «Prendre à César».

À Malakoff, Stéphane Vigny propose dans un salon de coiffure une installation sous l’égide du ready-made. Sur le site web du salon Modern coiffure, à la rubrique création, où l’on peut voir les différents types de coupes réalisés, est inséré pendant la durée de l’exposition, la tonsure de Marcel Duchamp, image iconique de l’artiste réalisée en 1919, en hommage à Apollinaire.
Dans l’espace du salon, des ouvrages traitant d’art contemporain : revues, magazines, monographies, catalogues d’exposition se substituent à l’habituelle lecture mise à disposition de la clientèle. Considérant l’espace du salon comme un lieu propice à la discussion, l’idée est de favoriser de manière contenue des interférences à tendances artistiques. Cette proposition ne présente pas d’œuvres, mais les outils qui servent à les diffuser et les appréhender : images, textes analytiques, critiques ou journalistiques. Ces ouvrages sont tous tirés de la bibliothèque personnelle de l’artiste, ce qui peut constituer une manière détournée de parler de son travail artistique. L’idée, réalisée sur un mode d’intervention discrète, souscrit à une réalité tangible en ce qui concerne la réception de l’œuvre d’art aujourd’hui. Celle-ci circule davantage par ses représentations ainsi que par la masse discursive qu’elle engendre, que par sa seule présence physique.
À même la vitrine du salon est apposée en lettrages adhésifs, la question tirée de À l’infinitif (la boîte blanche) de Marcel Duchamp : Peut-on faire des œuvres qui ne soient pas « d’art » ? Les mots de Duchamp qui suivent cette question sont les suivants : « Subir l’interrogatoire des devantures. L’exigence de la devanture. La devanture preuve de l’existence du monde extérieur… »
Une question ouverte qui traverse le parcours d’exposition…